A chacun son style de vol: BOCAL, CROSS, ACRO, SOARING ou RANDO ?

Depuis son invention dans les années 60, la pratique du parapente a bien changé.

Les innovations techniques et matériels qui ont ponctuées son développement ont permis d’améliorer progressivement les voilures et de diversifier leurs caractéristiques (tailles, architecture, matériaux) pour aboutir aujourd’hui à une offre pléthorique de voiles avec une grande variété de spécialités.

Parallèlement, la pratique a elle aussi évolué. Avec ces nouvelles voiles, les parapentistes ont pu s’adonner à de nouveaux styles de vols, repoussant sans cesse les limites du domaine, traçant derrière eux de multiples voies que les futurs générations de pratiquants se feront un plaisir d’arpenter.

Aujourd’hui, la diversité des manières de voler ont été regroupées en 5 grandes familles de pratiques.

 

LE VOL BOCAL / VOL SUR SITE :

Comme toute histoire à son commencement, pour le vol libre, la votre commencera – ou a commencé – ici. Le vol bocal est la suite logique pour toute personne souhaitant persévérer après avoir été conquis par sa première expérience d’initiation en biplace.

 

Le bocal, (aussi appelé cône d’autonomie) est l’espace aérien qui se situe entre le décollage et la zone d’atterrissage officielle d’un spot de vol libre. L’espace de liberté entre ces deux points est délimité par la capacité des parapentes à atteindre le point d’arrivée officiel en planant simplement, sans exploiter de courants ascendants.

Ainsi, voler dans le bocal, c’est l’assurance que peu importe votre niveau ou les conditions aériennes, vous serez en mesure de vous poser tranquillement sur le terrain prévu à cet effet.

 

Il s’agit de la pratique la plus courante du parapente car très accessible. Des connaissances sur les bases du vol libre suffisent à faire un « plouf », c’est-à-dire décoller, voler et atterrir dans cet espace sécurisé sans chercher à vous maintenir plus longtemps en l’air grâce aux ascendants.

Le vol bocal offre également des perspectives de progression très intéressantes que nous mettons à profit dans notre école pour le stage thermique parapente. Il permet en effet de s’essayer – ou de s’exercer – au vol en ascendant thermique dans un espace contrôlé, un passage obligé pour tout parapentiste confirmé en devenir, mais également une panacée pour perfectionner ses acquis.

 

LE VOL CROSS :

Vous connaissez parfaitement le bocal, et ses moindres recoins ? Vous avez dompté les courants ascendants locaux ? Alors, est-il peut-être temps pour vous de vous aventurer en dehors des sentiers battus !

Le vol cross est le « saint-graal » de bon nombre de parapentistes. C’est la pratique qui offre le plus de liberté. Vous serez seulement limité par les conditions aériennes et votre capacité à les exploiter.

En résumé, il est au parapente ce que le marathon est à la course à pied, le but étant de se maintenir en l’air le plus longtemps possible en volant d’ascendants en ascendants pour maximiser la distance parcourue. Le record du monde actuel a été établi le 20 juin 2021 à 612km ! 11 heures de vol sur un trajet assez long pour faire Annecy – Bordeaux, il y a de quoi en rester pantois !

 

Le cross est un style de vol qui présente une difficulté variable, adaptable à votre niveau en fonction des objectifs que vous déterminerez dans votre plan de vol.

Dans sa dimension loisir, il reste assez accessible.

S’y consacrer présuppose évidemment de franchir la limite du bocal. Tout commence donc par l’acquisition du bagage de connaissances essentielles pour sortir de cette zone grâce aux stages de vol thermique. Après un peu de pratique pour consolider vos acquis, vous pourrez vous lancer en autonomie dans des parcours abordables de taille modérée.

 

Et sachez que nous avons pensé à ceux qui souhaiteraient éprouver, là maintenant tout de suite, la sensation incroyable d’être propulsé par des courants ascendants jusqu’au firmament ! Notre école de parapente vous propose des « baptêmes de parapentes ascendance ». Juste du bonheur.

 

Dans la catégorie accessible, le grand classique de la région annécienne au départ du col de la Forclaz, c’est le « tour du lac d’Annecy ». Quand on a ce somptueux paysage sous nos yeux, on comprend aisément que les parapentistes aient envie de s’y attarder. Et par chance, les nombreuses zones d’ascendants générés par les crêtes qui bordent le lac en font un cross super praticable, accessible avec un peu d’expérience.

 

Parallèlement, le cross peut présenter un très haut niveau d’exigence si vous commencez à vous intéresser à la performance.

S’y livrer comporte un certain nombre de prés-requis :

• La technique : Il faut être assez expérimenté en technique de pilotage pour exploiter les ascendants avec aisance et savoir improviser un atterrissage sur un terrain inconnu. Fort heureusement, ça s’apprend en stage de pilotage

• La théorie : il faut bien évidemment posséder des connaissances approfondies en aérologie, et savoir les mettre en relation avec la topographie. Au sol, cela vous sera indispensable pour déterminer votre plan de vol et, une fois en l’air, pour vous y tenir. Gardez un regard aiguisé pour savoir précisément si, ce qui se passe là où vous souhaitez aller correspond aux objectifs que vous vous êtes fixés.

• La préparation : un vol cross se prépare longtemps en amont. Construisez un plan de vol détaillé, ce sera utile avant, pendant et après le vol. Il existe une foultitude d’outils pour vous y aider, comme XC Planner, Thermal Maps, Thermixc, Spotair, les sites météos, ayvri et bien d’autres …

Par ailleurs, il faut être préparé mentalement à passer plusieurs heures en l’air sans jamais trop se relâcher. Détendu certes, mais en conservant le cerveau alerte. Il peut être épuisant de conduire sur de longues distances.

Dernier petit conseil avant le départ, prévoyez plusieurs plans de vol, afin d’avoir plusieurs options de replis prédéterminées, si les conditions ne sont pas celles attendues ou en cas d’imprévu.

 

LE VOL ACROBATIQUE (OU L’ACRO, OU LA VOLTIGE)

C’est la pratique fétiche des amateurs de sensations fortes. Ici, on entre clairement dans le domaine du spectaculaire et du sensationnel. Pour filer la métaphore, on peut dire que l’accro est au parapente ce que le parkour est à la course à pied. 360°, vrilles et tête en bas sont au rendez-vous, préparez vous à prendre des G !

 

Concrètement, la voltige peut être résumée à toute action volontaire effectuée par le pilote pour conduire sa voile aux limites de son domaine de vol.

 

– On est d’accord, dit comme ça, ce n’est pas très représentatif alors on va aborder les choses autrement .. –

 

Les voltigeurs sont des « manitous » des lois de la physique qui ne se contentent pas de défier la gravité comme leurs confrères du cross ; ils l’ont apprivoisée, domestiquée, simplement pour s’amuser avec ! Ils mettent à profit leur compréhension aiguëe des principes aérologiques pour malmener leur voile dans des tourbillons, offrant aux spectateurs de sublimes balais aériens.

La voltige présente un des plus hauts niveaux de technicité dans les sports outdoor. Il va sans dire que ceux qui la pratiquent ont acquis une connaissent parfaite de l’aérologie, des techniques de pilotage et du domaine de vol de leur voile après de très nombreuses heures de vol. Ils sont d’une extrême lucidité sur leurs capacités et leurs limites.

 

Ainsi, si vous souhaitez vous lancer dans la pratique de l’acro, tout commence par des stages de pilotage. Les stages de pilotage SIV que nous proposons sont idéalement conçus pour initier le mouvement. Encadré par deux moniteurs, vous pourrez approfondir vos connaissances sur le domaine de vol de votre voile et développer les réflexes de sécurité indispensable à l’exercice.

 

Et, pour les amateurs de sensations non stagiaires, l’équipe K2 a concocté un baptême de voltige sensation en biplace avec nos meilleurs pilotes ! Au programme, figures acrobatiques pendant 20 minutes de vol au dessus du lac d’Annecy. 90% de ceux qui ont testé ce vol à sensation font généralement le pas de revenir en stage l’année suivante ! Un must see and test !

 

LE SOARING (OU VOL DE PENTE OU VOL DYNAMIQUE) :

Il s’agit historiquement du premier style de vol à avoir été pratiqué dans le milieu des années 60 suite à l’invention de la « Sailwing ». Initialement, le vol de pente visait à se servir de la portance de cette « proto-voile » pour descendre une pente en planant. Le différentiel entre l’inclinaison de la pente et la finesse de la voile suffisait à se maintenir à un certain niveau au dessus du sol.

 

Aujourd’hui, le soaring consiste plutôt à exploiter les zones d’ascendants dynamiques, générés par la rencontre entre une masse d’air à l’écoulement laminaire et un relief (pente, montagne, dune, etc ..). En remontant le long de l’obstacle, la trajectoire du vent va tendre vers la verticale, et ainsi provoquer un courant ascendant très localisé (comme un tremplin). Les parapentistes vont donc mettre à profit ces courants en effectuant des virages serrés pour se maintenir en altitude.

 

L’aspect absolument génial du vol dynamique est qu’il permet de jouer avec le relief en volant proche du sol. Enchainer des petites virages rapides à quelques mètres au dessus du plancher des vaches procure une sensation assez grisante plébiscitée par les parapentistes.

Mais pratiquer le soaring requiert un minimum de bagage technique. Plus vous êtes proche du sol, plus il faut être précis dans l’enchainement des manoeuvres de pilotage. Il s’agit d’un style de vol plutôt accessible avec un rapport technicité/ sensation très avantageux.

 

L’espace aérien bordant le lac d’Annecy propose de superbes spots de soaring. Les crêtes des « grandes suites » et les falaises des dents de Lanfon sont parmi les plus appréciés.

 

LE VOL RANDO :

Il s’agit du vol qui offre vraiment le plus de liberté ! Là où en cross, on part d’un spot départ « officiel » pour atterrir où l’on veut, le vol rando, quant à lui, permet de décoller et d’atterrir là où on veut. La liberté totale avec pour seule objectif : se faire plaisir ! Trouvez un point de départ aguichant, une zone dégagée pour atterrir dans votre rayon de vol et c’est parti !

 

Concernant la technique, si le cross implique de savoir atterrir n’import où, la rando quant à elle vous oblige à savoir décoller proprement de n’importe où. Il faut également avoir un oeil assez éduqué pour analyser l’état des différentes masses d’air que vous allez rencontrer. Le relief étant une des principales sources de turbulences, décoller depuis un sommet sans connaitre l’état des courants qui nous entourent peut s’avérer être un exercice des plus compliqués.

 

Donc, si vous aimez à la fois la marche en nature et le vol libre, n’hésitez pas une seconde : foncez !